Comme je suis passé et repassé devant l'hôpital de la Paix dont le nom vient sûrement du fait de la paix retrouvée en Casamance après quelques années de conflit souterrain, j'en ai parlé avec Marie Ndiaye.
Elle m'a dit bien connaître l'un des professeurs de la faculté de médecine de l'université de Ziguinchor (UASZ) et m'a communiqué son numéro de téléphone en me disant qu'elle allait le contacter afin que je puisse visiter l'établissement. Comme dans la plupart des facultés de médecine, les étudiants reçoivent les cours directement sur place, dans l'enceinte de l'hôpital et se trouvent donc détachés physiquement du campus.
Ce mercredi 8 juillet, j'ai donc appelé de sa part M. le Professeur Alassane Diatta qui m'a dit être en route pour se rendre à l'hôpital et qu'il se ferait un plaisir de me faire la visite de l'établissement à son arrivée.
Je suis donc parti au plus vite pour le rencontrer. L'idée sous-jacente étant de savoir si, en cas de problème de santé grave, je pouvais compter sur les structures hospitalières locales.
Le professeur m'a très gentiment reçu et nous avons commencé la visite. Passant en revue les différents services depuis les urgences jusqu'à la pouponnière en passant par le bloc opératoire, les consultations dentaires, les salles d'accouchement et autres laboratoires de recherche de pathologies virales par analyse sanguine.
Tout est très propre et très bien entretenu. Rien à voir avec l'image que l'on se fait de l'hôpital africain. Les différents services sont même interconnectés en intranet. Par contre, certains ne sont pas encore opérationnels car la dotation en matériel par l'État sénégalais est en cours ou à venir. De fait, l'hôpital compte aussi sur l'aide internationale pour atteindre au plus vite sa pleine capacité car le but de l'établissement est de devenir un pôle d'excellence pour la région de la Casamance. De même, au niveau des étudiants, comme l'établissement est très récent, les plus avancés ne sont que dans leur 4e année pour un cursus de 8 ans au final.
Le CHU espère aussi pouvoir établir des accords d'échanges avec des facultés de médecines européennes dans un but de coopération technique et éducatif.
Si vous avez des compétences avérées en médecine ou la possibilité de recycler du matériel médical en bon état ou un canal d'approvisionnement de médicaments mais à l'échelle d'un hôpital, comme dans le cas des ordinateurs, votre aide est la bienvenue. Me contacter par e-mail prix.pralong.2015@gmail.com et je ferai suivre.
La visite terminée et Marie m'ayant aussi aménagé dans la foulée une entrevue avec le recteur de l'université, j'ai continué ma route en direction du campus pour un rendez-vous à 15h.
Accompagné de quelques-unes des personnes de l'équipe technique présentes la veille, je me suis retrouvé en présence du recteur de l'UASZ, M. le Professeur Courfia Kéba Diawara.
Je lui ai expliqué les grandes lignes du projet, l'obtention du financement grâce au Prix Pralong, le don des ordinateurs par HEC-Lausanne et la participation de l'université et de Microsoft pour les licences Windows. Il a remercié tous ces intervenants pour l'aide apportée au Sénégal. Je lui ai dit que ce projet était un peu un test grandeur nature pour acquérir l'expérience d'un transfert de matériel en espérant qu'il puisse se réaliser à nouveau.
Dans un but de service public, le recteur m'a assuré que l'université allait mettre sur pied un protocole d'accord pour la rentrée d'octobre afin d'offrir du support et de la formation à tous les utilisateurs chez qui j'ai installé des machines et qui en feront la demande. Nous avons aussi évoqué la possibilité d'une coopération entre l'Unil et l'université Assane Seck. Le recteur étant très intéressé par les cours en ligne, technologie que l'EPFL maîtrise très bien et je vais donc, à mon retour en Suisse, contacter les différents interlocuteurs pour les mettre en relation.
De plus, tout don de matériel à une université au Sénégal est quasiment de fait dédouané. Car il y a une personne spécialement chargée de s'occuper de toutes les formalités. Dommage que je ne l'ai pas su avant, mais le délai entre l'obtention du prix et l'obligation de disposer du matériel sur place était trop court pour risquer un blocage en douane. Par contre, dans le cadre d'un accord de coopération planifié, cela est complètement envisageable. Pour les frais de transport aussi, l'université pourrait obtenir une aide de l'État.
Après échange de carte de visite, nous nous sommes quittés en espérant pouvoir concrétiser un partenariat entre l'UNIL et l'UASZ.
Enfin dernière information, le mois scolaire est facturé environ 30000 CFA, comprenant scolarité, hébergement et restauration sur le campus. Ce tarif semble dérisoire par rapport à l'Europe, mais il est a rapprocher des salaires en Casamance qui s'établissent le plus souvent entre 30000 et 60000 CFA par mois.
PS : Désolé qu'entre événement et publication se passe souvent (trop) de temps du fait de mon planning et des aléas climatiques qui ont des répercussions sur les connexions internet...
